Mémoires

Un sens aigu de l'observation, un langage aimable, des tours vifs, imprévus, délicats et fins, une ironie aiguisée par les déceptions et l'esclavage des cours: madame de Staal-Delaunay a donné à ses Mémoires l'intérêt d'un roman, et ce roman est le tableau finement ouvragé, spirituel et caustique des personnages, des moeurs et du ton de la cour de Sceaux, de son époque et de sa vie; c'est l'oeuvre d'une femme d'un grand esprit et d'un esprit délicat, éprouvée par les souffrances du coeur et de l'amour-propre, amie de Fontenelle, de Marivaux, Montesquieu, Mme du Deffand... et qui avait dans sa jeunesse étudié avec passion la métaphysique, la géométrie et même l'anatomie. (c) Tom Quartz Éditions. Tous les droits réservés. Je ne me flatte pas que les événements de ma vie méritent jamais l'attention de personne; et si je me donne la peine de les écrire, ce n'est que pour m'amuser par le souvenir des choses qui m'ont intéressée. Il m'est arrivé tout le contraire de ce qu'on voit dans les romans, où l'héroïne, élevée comme une simple bergère, se trouve une illustre princesse. J'ai été traitée dans mon enfance en personne de distinction; et par la suite je découvris que je n'étais rien, et que rien dans le monde ne m'appartenait. Mon âme, n'ayant pas pris d'abord le pli que lui devait donner la mauvaise fortune, a toujours résisté à l'abaissement et à la sujétion où je me suis trouvée: c'est là l'origine du malheur de ma vie. Édition annotée illustrée de tableaux et de gravures (noir et blanc pour la version imprimée) disponible sur Amazon.com et CreateSpace.com. Également au format numérique.