Publisher's Synopsis
Le Cid par Corneille.Le Cid est une pièce de théâtre tragi-comique en vers (alexandrins essentiellement) de Pierre Corneille dont la première représentation eut lieu le 7 janvier 1637 au théâtre du Marais.Selon une tradition peu convaincante rapportée par l'historien du théâtre Pierre-François Godard de Beauchamps, un conseiller à la cour des comptes de Rouen, Rodrigue de Chalon, issu d'une famille espagnole, aurait initié Corneille à la langue et la littérature espagnoles et lui aurait suggéré la lecture d'une pièce de théâtre de Guillén de Castro Las Mocedades del Cid (Les Enfances du Cid) parue en 1631 et qui aurait inspiré le dramaturge français.L'influence de Rodrigue de Chalon est incertaine, mais il est attesté que Le Cid s'inspire fortement de la pièce de Guillén de Castro, au point que Jean Mairet, dans une épître en vers anonyme, l' Auteur du vrai Cid espagnol, écrite au traducteur français de Guillén de Castro, accuse Corneille de plagiat en mars 1637.Don Rodrigue (Rodrigue): fils de Don Diègue et amant5 de Chimène. Cid est un surnom de guerre qui ne sera rappelé qu'aux actes IV et V et uniquement par le roi et l'Infante. Le personnage s'inspire de Rodrigo Díaz de Vivar.Chimène: fille de Don Gomès et maîtresse de Don Sanche et de Don Rodrigue dont elle est aussi l'amante.Don Gomès (le comte): comte de Gormas et père de Chimène.Don Diègue [de Bivar]: père de Don Rodrigue.Doña Urraque (l'Infante): Infante de Castille, secrètement amoureuse de Don Rodrigue.Don Fernand: premier roi de Castille.Don Sanche: amoureux de Chimène.Elvire: gouvernante de Chimène.Léonor: gouvernante de l'Infante.Don Arias et Don Alonse: gentilshommes castillans.Lors de la création, le rôle de Rodrigue était tenu par Montdory qui dirigeait la troupe du Marais. À quarante-six ans, il était considéré comme le plus grand acteur de son temps. Chimène était jouée par la Villiers, l'Infante par la Beauchasteau, don Sanche par le Montrouge. Le reste de la distribution est inconnu.Don Diègue et Don Gomès (comte de Gormas) projettent d'unir leurs enfants Rodrigue et Chimène, qui s'aiment. Mais le comte, jaloux de se voir préférer le vieux Don Diègue pour le poste de précepteur du prince, offense ce dernier en lui donnant une gifle (un soufflet dans le langage de l'époque). Don Diègue, trop vieux pour se venger par lui-même, remet sa vengeance entre les mains de son fils Rodrigue qui, déchiré entre son amour et son devoir, finit par écouter la voix du sang et tue le père de Chimène en duel. Chimène essaie de renier son amour et le cache au roi, à qui elle demande la tête de Rodrigue. Mais l'attaque du royaume par les Maures donne à Rodrigue l'occasion de prouver sa valeur et d'obtenir le pardon du roi. Plus que jamais amoureuse de Rodrigue devenu un héros national, Chimène reste sur sa position et obtient du roi un duel entre don Sanche, qui l'aime aussi, et Rodrigue. Elle promet d'épouser le vainqueur. Rodrigue victorieux reçoit du roi la main de Chimène: le mariage sera célébré l'année suivante.Dans la scène qui ouvre la pièce, Chimène, fille du Comte de Gormas, est en pleine discussion avec sa gouvernante, Elvire. Cette dernière vient en effet de lui apprendre que Rodrigue, l'amant de Chimène, trouve parfaitement grâce aux yeux du Comte et paraît consentir au mariage de sa fille. Rapportant les parole du père de Chimène, le discours d'Elvire met en exergue la valeur de Rodrigue, semblable à celle que posséda jadis son père. Néanmoins, la vieillesse de Don Diègue, le père de Rodrigue, est également mentionnée, comme une critique implicite. Alors qu'Elivre vient d'annoncer à Chimène que le roi s'apprête à nommer un gouverneur et que son père semble en bonne position pour obtenir ce rang, la jeune femme est prise d'une crainte soudaine, malgré les mots d'Elvire qui tente de la rassurer. (Scène 1)