Publisher's Synopsis
Lorsque la France traverse le gouffre des révolutions, il est rare qu'elle n'y laisse pas tomber quelques-uns de ses plus nobles enfants. Victor Hugo, comme autrefois Alighieri, chassé de Florence par les Guelfes, pleure sur la terre étrangère. Il ne nous appartient pas d'écrire l'histoire de l'homme politique; nous voulons seulement raconter celle du poète. C'est une tâche délicate, presque impossible, et que nous n'eussions jamais osé aborder peut-être, si Hugo (nous disons Hugo comme nous dirions Dante ou Shakespeare) n'était pas un de ces esprits heureux, un de ces rares écrivains qui assistent vivants à leur apothéose, et pour lesquels, sur le cadran de la postérité, l'aiguille avance toujours. D'une ancienne et vaillante famille de Lorraine, anoblie sur les champs de bataille, le comte Victor Hugo porte d'azur au chef d'argent, chargé de deux merlettes de sable. Il est né à Besançon, en 1803. Son père, général au service de Joseph Bonaparte, alors roi de Naples, fut choisi pour combattre Fra-Diavolo, ce brigand terrible qui jetait l'effroi dans les contrées italiennes, et dont il parvint à disperser la bande.