Publisher's Synopsis
" Lucius Cornélius Sylla était de famille patricienne, comme qui dirait de race noble. On dit que Rufinus, un de ses ancêtres, parvint au consulat; mais qu'il fut moins connu par cette élévation que par la flétrissure qui lui fut infligée: il fut convaincu de posséder plus de dix livres pesant de vaisselle d'argent, ce qui était une contravention à la loi; et, pour ce fait, il fut chassé du Sénat. Ses descendants vécurent depuis dans l'obscurité, et Sylla lui-même fut élevé dans un état de fortune fort médiocre. Pendant sa jeunesse, il logeait à bail chez d'autres pour un faible loyer, comme on le lui reprocha dans la suite, lorsqu'il fut parvenu à une opulence pour laquelle on ne le trouvait pas né. Un jour, après la guerre d'Afrique, il se vantait lui-même et glorifiait ses exploits: Comment serais-tu homme de bien, lui dit un des plus distingués citoyens et des plus honnêtes, toi qui, n'ayant rien hérité de ton père, possèdes une si considérable fortune ? En effet, quoique les Romains eussent déjà dégénéré de la droiture et de la pureté de moeurs de leurs ancêtres, et qu'ils eussent ouvert leur coeur à l'amour du luxe et de la somptuosité, c'était néanmoins un égal opprobre, en ce temps-là, et de dissiper sa fortune et de ne pas conserver la pauvreté de ses pères..."