Publisher's Synopsis
J'entends les pas de la gardienne venir vers la direction de la cellule que j'occupe depuis maintenant cinq ans ! Cinq ans enfermée ici, dans cette puanteur qui au fil du temps est devenue mon quotidien, à tel point que cette odeur ne me dit plus rien, pour moi elle est devenue mienne. Cinq ans derrière ses grands murs sans respirer l'air frais du dehors, du bord de mer, ah la mer ! Je crois que c'est la première chose que je ferai une fois libre de cette prison. Un endroit au début difficile mais avec le temps j'ai appris à apprécier la famille qui m'a accueilli, qui m'a éduqué, car je n'avais aucune éducation et qui m'a montré à quel point j'étais une bonne et belle personne que je pouvais encore faire quelque chose de ma vie en sortant d'ici. Une famille avec qui j'ai appris à lire et à écrire et pour finir une famille qui m'a donné un métier pour qu'une fois, hors de ces grands murs de la Prison Centrale de Libreville, je puisse avoir un bout de pain sous la dent et ne plus retourner dans la rue.Alors je les rendrai fières de moi, je ne vais pas les décevoir en revenant ici après 3 mois comme beaucoup de mes co- détenues ont fait. Elles ont fait des promesses mais au bout de trois mois elles sont revenues têtes baissées et toutes honteuses d'avoir échoué, car elles disent que le dehors est dur, la rue est dure, et facilement tu replonges. Moi je ne vais pas replonger, non je ne vais pas le faire. Je vais tenir bon, je vais m'en sortir ! J'y arriverai et faire honneur à ma famille ici, à ces mamans qui m'ont élevé et protégé comme si j'étais sortie de leur ventre, rien que pour elles je vais tenir bon une fois dehors. - Mlle EDZANG - KOMBILA IVANOËLLE venez par ici ! Dit la gardienne qui se tenait debout devant la porte de notre cellule en se pinçant le nez à cause de l'odeur qui fait partie de nous. Je me lève en silence fait un câlin chaleureux à ma famille et avance la tête haute vers la gardienne qui me fixe d'un regard noir comme si elle ne voulait pas que je sorte d'ici.Et qu'on ne te revoit plus jamais ici ! Me dit une de mes mamans que j'avais pour habitude d'appeler affectueusement maman la perle, je me retourne en souriant et lui dis de compter sur moi, je la rendrai fière une fois dehors !Hum ! C'est ce que vous dites toutes en sortant après au bout de un à deux mois on vous revoit, à croire que vous êtes allergiques à la liberté, avance là-bas ! Dit la gardienne.Je la suis dans le grand couloir sans broncher un mot sur sa remarque, car oui une fois je l'avais dit et deux mois après j'étais revenue tête baissée et toute honteuse, d'avoir échoué une fois dehors, mais cette fois ci c'est différent ! J'ai mûri, et j'ai grandi, j'ai pris le temps de prendre conscience de toutes mes erreurs, j'ai compris que la vie ne tient qu'à un fils et que en un rien de temps tout peut basculer, surtout quand on est en Prison on en voit des choses, on entend des choses, alors intérieurement je le répète je ne reviendrai plus. Tel est ma parole.Je passe devant les autres cellules, je vois mes amies, mon autre famille, d'un geste de mains qui me disent au revoir, et d'autres qui miment avec leurs bouches (courage et bon retour) je souris en disant merci, au revoir de la main et j'avance la tête haute, jusqu'à ce qu'on arrive au premier parloir, le gardien de l'autre côté ouvre la grille, nous entrons la gardienne me fouille pour voir si je n'ai pas d'objet sur moi, et ensuite elle me donne mes effets personnels que j'avais sur moi en entrant ici, et me conduit dans la douche pour me changer, parce qu'il faut avouer que la tenue que je porte empeste la moisissure et l'odeur grave de la cellule, donc je me change, le pantalon est un peu étroit parce que j'ai pris un peu de poids en prison avec la mal bouffe, ça fait grossir certains, j'enfile mon pull et une fois terminé, je sors la rejoindre dans la salle où elle