Publisher's Synopsis
Sertorius par Corneille.Sertorius est une pièce de théâtre tragique en cinq actes et en vers du dramaturge Pierre Corneille, créée pour le Théâtre du Marais de Paris le 25 février 1662, puis publiée en juillet de la même année. Dans le jugement du critique littéraire George Saintsbury, Sertorius est l'une des pièces les plus fines de Corneille; de plus, les personnages d'Aristie, de Viriate et de Sertorius lui-même (...) ne sont à surpasser ni en grandeur de pensée, ni en félicité de dessein, ni en justesse de langage .Perpenna, lieutenant de Sertorius; amoureux de ViriateAufide, compagnon de Perpenna qui le conseille de trahir SertoriusSertorius, commandant rebelle romain en Espagne; amoureux de ViriateAristie, femme répudiée de Pompée qui veut épouser Sertorius pour raisons d'état; toujours amoureuse de PompéeViriate, fille et héritière de Viriatus qui veut épouser SertoriusThamire, compagne de ViriatePompée, général romainArcas, messager venu de Rome à Aristie (c'est l'affranchi du frère d'Aristie)Celsus, un officier de Pompée On a peine à haïr ce qu'on a bien aiméEt le feu mal éteint est bientôt rallumé. - (Acte I, scène 3) Je n'appelle plus Rome un enclos de muraillesQue ses proscriptions comblent de funérailles: Ces murs, dont le destin fut autrefois si beau, N'en sont que la prison, ou plutôt le tombeau;Mais pour revivre ailleurs dans sa première force, Avec les faux Romains elle a fait plein divorce;Et comme autour de moi j'ai tous ses vrais appuis, Rome n'est plus dans Rome, elle est toute où je suis. - (Acte III, Scène 1) Il est beau de tenter des choses inouïes, Dût-on voir par l'effet ses volontés trahies. - (Acte IV, scène 2)Pierre Corneille, aussi appelé le Grand Corneille ou Corneille l'aîné, né le 6 juin 1606 à Rouen et mort le 1er octobre 1684 à Paris (paroisse Saint-Roch), est un dramaturge et poète français du xviie siècle.Issu d'une famille de la bourgeoisie de robe, Pierre Corneille, après des études de droit, occupa des offices d'avocat à Rouen tout en se tournant vers la littérature, comme bon nombre de diplômés en droit de son temps. Il écrivit d'abord des comédies comme Mélite, La Place royale, et des tragi-comédies comme L'Illusion comique (1636), Clitandre (vers 1630) et en 1637, Le Cid, qui fut un triomphe, malgré les critiques de ses rivaux et des théoriciens. Il avait aussi donné dès 1634-35 une tragédie mythologique (Médée), mais ce n'est qu'en 1640 qu'il se lança dans la voie de la tragédie historique - il fut le dernier des poètes dramatiques de sa génération à le faire -, donnant ainsi ce que la postérité considéra comme ses chefs-d'oeuvre: Horace, Cinna, Polyeucte, Rodogune, Héraclius et Nicomède.Déçu par l'accueil rencontré par Pertharite (1652, pendant les troubles de la Fronde), au moment où le début de sa traduction de L'Imitation de Jésus-Christ connaissait un extraordinaire succès de librairie, il décida de renoncer à l'écriture théâtrale et acheva progressivement la traduction de L'Imitation. Plusieurs de ses confrères, constatant à leur tour que la Fronde avait occasionné un rejet de la tragédie historique et politique, renoncèrent de même à écrire des tragédies ou se concentrèrent sur le genre de la comédie. Tenté dès 1656 de revenir au théâtre par le biais d'une tragédie à grand spectacle que lui avait commandée un noble normand (La Conquête de la Toison d'or, créée à Paris six ans plus tard fut l'un des plus grands succès du siècle), occupé les années suivantes à corriger tout son théâtre pour en publier une nouvelle édition accompagnée de discours critiques et théoriques, il céda facilement en 1658 à l'invitation du surintendant Nicolas Fouquet et revint au théâtre au début de 1659 en proposant une réécriture du sujet-phare de la tragédie, OEdipe.