Publisher's Synopsis
Excerpt from Revue des Deux Mondes, 1843, Vol. 1
Le veritable inventeur, c'est le genre humain. Il est naturel de fondre un caractere dans un moule, apresl'av01r vu grave en relief, c 'est chose naturelle de sculpter une lettre dans le metal apres l'avoir deja gravee sur bois; il est logique de diviser les lettres de l' alphabet quand on a divise les mots, de separer les mots apres avoir separe les pages, et, en 1emontant toujours, de graver des pages apres avoir grave des cartes, de faire des cartes avec des empreintes apres avoir fabrique des cachets ou des sceaux en relief, enfin d'essayer le relief apres avoir use du cachet creux. Rien de plus simple. Il a fallu cependant, pour descendre tous ces degres, du cachet a l'imprimerie, quatre mille ans. C'est un roman, un drame souvent terrible que l'infini perfectionnement humain.
L'imprimerie est nee, non pas en depit de la religion chretienne et catholique, mais dans son sein meme et bercee par elle. Comme premiers monuments, comme atomes elementaires et primitifs de cette decouverte, on trouve des legendes grossierement sculptees, des reproductions de prie res sur des blocs de bois, des fragments bibliques, des livres d'education rediges par les moines. Cela devait etre. Le clerge etait seul instituteur des ames et des esprits. Que l'on explique la naissance de l'imprimerie par les petits Donats de Hollande (1 ou par les jeux de cartes du xv siecle on ne peut echapper a l'in?uence du clerge. Les philosophes des der niers temps, assez peu devots, comme chacun sait, ont cache de leur mieux cette source ecclesiastique. Que n -ont ils pas dit contre les moines augus tins, dominicains et benedictins! Ces moines sont les premiers pro moteurs de l'imprimerie, ou plutot les premiers imprimeurs. Ils avaient fait les cathedrales, les avaient ornees, sculptees, festonnees et chargees de vitrages transparents accompagnes de legendes. Tous les arts s'etaient de veloppes sous leur main. Le clerge s'etait tout approprie, jusqu' aux jeux, il avait insinue son ame et son esprit dans toutes choses. Il avait pris le drame, la satire, la caricature, l'ode, la musique, et, rapportant a Dieu et a lui - meme toutes les creations, tous les plaisirs, tous les besoins del'homme, il l'avait cerne et enveloppe de toutes parts. On peut blamer si l'on veut, on ne peut nier ce caractere populaire et universel du catholicisme qui se lit dans nos cathedrales et dans les mysteres qu'il y a fait jouer. Le moyen age, gigantesque fusion, etait necessairement synthetique. Cette synthese catho lique a touche son apogee au xm siecle.
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