Publisher's Synopsis
Les Cahiers de calligraphie et de typographie présentent des manuels, traités ou oeuvres originales de calligraphie et de typographie, à l'attention des amateurs comme des professionnels.
Ce numéro 2 présente le travail (fac-similis pleine page de grand format) de l'Allemand Paulus Franck (1570-1601), qui, bien que ne vivant pas de l'écriture, réalisa les plus beaux caractères gothiques à un moment où l'actuelle Allemagne réagissait contre ce qu'elle percevait comme une invasion culturelle latine. Les anciens maîtres écrivains allemands personnalisaient leurs lettres. Parfois même, ils les déformaient au point de les rendre difficilement lisibles, en en faisant évoluer le dessin vers celui d'une forme humaine ou d'un animal. C'était, le plus souvent, une manière de se protéger contre la contrefaçon. Les Germains s'attachèrent à la "lettre gothique noire", et à sa version scripte le fraktür, en raison de leurs lignes et dessins brisés si caractéristiques, depuis l'année 1150 environ. Il en fut ainsi jusqu'à la fin de Deuxième Guerre mondiale, en 1945/46, période à laquelle l'usage de la lettre gothique comme "caractère de labeur" dans l'imprimerie allemande disparut subitement, et définitivement. La "lettre minuscule carolingienne", apparue vers l'an 800 dans le Saint-Empire romain de Charlemagne, est l'ancêtre directe de la "lettre gothique noire". Plus précisément, la lettre gothique serait apparue, sous sa forme minuscule tout d'abord (lettre gothique dite "primitive"), dans le nord de la France, dans les scriptoriums des abbayes de Corbie et de Saint Riquier. Puis elle se serait rapidement répandue autour de cette région, en Flandre et dans le sud de l'Angleterre. Son adoption en Allemagne serait survenue peu après cela, durant la seconde moitié des années 1100.
