Publisher's Synopsis
La presse littéraire joue un rôle considérable dans le développement de la sociabilité et des pratiques culturelles au XVIIIe siècle: elle favorise le dialogue avec les lecteurs, leur permet de développer leur esprit critique et contribue à la création de nouvelles pratiques. Dans quelle mesure agit-elle ainsi sur la société, la conception du savoir et la constitution d'une culture commune?
En se fondant sur cinq titres représentatifs - le Mercure de France, le Journal des dames, le Pour et contre de Prévost, le Nouvelliste du Parnasse de Desfontaines et Granet, l'Année littéraire de Fréron -, Suzanne Dumouchel analyse la place centrale des périodiques littéraires, trop souvent négligés par les historiens de la presse, dans la formation de lecteurs-citoyens. Par rapport à ceux du XVIIe siècle, les journaux littéraires du XVIIIe mettent en avant la subjectivité: celle des rédacteurs dans leur rapport aux textes, et celle des lecteurs, qui sont invités, par leurs envois et leurs discussions, à l'élaboration du journal. La presse littéraire d'Ancien Régime joue ainsi un rôle majeur dans la formation des mœurs, de l'opinion, des goûts, des relations sociales, préfigurant la presse plus politique du XVIIIe siècle.
En analysant le fonctionnement de cette culture virtuelle, qui organise un nouveau rapport au monde et à soi, Suzanne Dumouchel montre que le journal littéraire du XVIIIe siècle soulève de nombreuses questions toujours présentes dans les médias numériques aujourd'hui.