Publisher's Synopsis
Au premier de ces trois golfes appartient le port de Vitylo. Creusé à la lisière de sa rive orientale, au fond d'une anse irrégulière, il occupe les premiers contreforts maritimes du Taygète, dont le prolongement orographique forme l'ossature de ce pays du Magne. La sûreté de ses fonds, l'orientation de ses passes, les hauteurs qui le couvrent, en font l'un des meilleurs refuges d'une côte incessamment battue par tous les vents de ces mers méditerranéennes. Le bâtiment, qui s'élevait, au plus près, contre une assez fraîche brise de nord-nord-ouest, ne pouvait être visible des quais de Vitylo. Une distance de six à sept milles l'en séparait encore. Bien que le temps fût très clair, c'est à peine si la bordure de ses plus hautes voiles se découpait sur le fond lumineux de l'extrême horizon. Mais ce qui ne pouvait se voir d'en bas pouvait se voir d'en haut, c'est-à-dire du sommet de ces crêtes qui dominent le village. Vitylo est construit en amphithéâtre sur d'abruptes roches que défend l'ancienne acropole de Kélapha. Au-dessus se dressent quelques vieilles tours en ruine, d'une origine postérieure à ces curieux débris d'un temple de Sérapis, dont les colonnes et les chapiteaux d'ordre ionique ornent encore l'église de Vitylo. Près de ces tours s'élèvent aussi deux ou trois petites chapelles peu fréquentées, desservies par des moines.