Publisher's Synopsis
... Il ne faut pas oublier d'abord que, dans l'harmonie générale de la nature, la fécondité des animaux est réglée, ainsi que l'a fait remarquer si justement M. Milne-Edwards, non-seulement en vue des dangers auxquels les jeunes se trouvent exposés avant de devenir aptes à concourir eux-mêmes à la reproduction de l'espèce, mais aussi en raison des chances de non-fécondation que les oeufs ont à subir. On sait en effet que l'immense majorité des poissons est ovipare, et que la fécondation s'opère par l'action de l'élément mâle sur l'élément femelle, en dehors du corps de ces animaux et au milieu de l'eau où ils vivent, cette action est la condition nécessaire au développement de l'embryon, et tous les oeufs qui n'ont pas reçu le contact des animalcules de la laitance s'altèrent et bientôt se décomposent. Or jamais la totalité du frai ne se trouve fécondée, et par cela seul il s'en perd toujours une portion plus ou moins considérable. La portion qui reste est à son tour exposée à une foule d'influences pernicieuses: elle peut être laissée à sec par l'abaissement du niveau de l'eau ou gâtée par les matières limoneuses que soulèvent et entraînent les crues. Le frai a d'ailleurs de nombreux ennemis; beaucoup de poissons le dévorent; divers crustacés, divers insectes s'y attaquent également; il peut être envahi par les algues ou byssus, et la plupart des oiseaux aquatiques en sont très friands...