Publisher's Synopsis
Tandis que les mythologies présentaient les dieux antiques comme se préoccupant plutôt de l'ordre du monde, les philosophes partaient à la recherche de la (S0 (Bvérité (S1(B. Or le christianisme naissant s'est vite présenté sous les habits de la (S0 (Breligion de la vérité (S1(B, comme le fera plus tard l'islam. Les rédactions de la Septante puis des Évangiles se déroulèrent ainsi dans un contexte de rencontre judéo-hellénistique. Cette vérité des Grecs - alètheia - devint vite le nouvel attribut du dieu des chrétiens. Ce mot grec permit aussi, dans la Septante puis dans les Évangiles, de traduire le mot hébreu 'emeth. Or celui-ci signifiait d'abord (S0 (Bfidélité (S1(B, (S0 (Bfiabilité (S1(B, (S0 (Bsolidité (S1(B, et secondairement seulement, (S0 (Bvérité (S1(B.Cet ouvrage propose une enquête sur ces moments très originaires où des notions et des cultures se rencontrent, non sans complexité et sans difficulté, autour de cette notion surdéterminée de (S0 (Bvérité (S1(B. On y voit des transferts de sens, des ruptures épistémologiques et des rivalités très puissantes, parfois violentes. Un constat apparaît alors : en s'emparant de ce mot alètheia, le christianisme a voulu asseoir l'universalité de son message, au risque de voir se développer une forme d'impérialisme de la pensée.Pourtant, tandis que la Modernité renoue avec le pluralisme de la pensée grecque et défend l'irréductibilité des régimes de vérité, l'Église catholique dénonce dans ces évolutions une (S0 (Bcrise de la vérité (S1(B, alors qu'il ne s'agit pourtant que d'une remise en cause de son autorité.