Publisher's Synopsis
En 1893, dans la Revue illustrée (puis en 1894 aux éditions Flammarion), Camille Flammarion, astronome et vulgarisateur scientifique, évoque dans La Fin du monde d'un moyen de détruire la Terre qui connaît une fortune jamais démentie: une immense comète risque d'entrer en collision avec notre planète. La Fin du monde a des aspects apocalytptiques mais c'est aussi une anticipation car l'action se situe au XXVe siècle puis dans dix millions d'années. Flammarion décrit une société apaisée et guidée par la science mais il ne s'agit pas d'une pure utopie, on y trouve aussi la critique d'un monde devenu entièrement marchand, où même la presse est au service de l'argent avant de connaître l'apogée grâce à la science. Au 25e siècle l'humanité devra faire face à un danger sans précédent. Une comète, bien plus grande que la Terre, risque d'entrer en collision avec notre chère petite planète bleue. La fin de l'humanité est inévitable; mais a-t-elle été un jour évitable. L'homme ne vivra pas éternellement de toute façon. Tout ceci entraînera un large débat sur la fin du monde: quelles conséquences aura cette comète et si la catastrophe est évitée, qu'est-ce qui attend l'humanité. Même les astronomes de la ville équatoriale de Mars préviennent les Terriens du danger imminent en envoyant un message sous forme d'image.Extraits: La menace cométaire: la comète était descendue des profondeurs télescopiques et devenue visible à l'oeil nu: elle était arrivée en vue de la Terre, et, comme une menace céleste, elle planait maintenant, gigantesque, toutes les nuits devant l'armée des étoiles. De nuit en nuit, elle allait en s'agrandissant. C'était la Terreur même suspendue au-dessus de toutes les têtes et s'avançant lentement, graduellement, épée formidable, inexorablement. Un dernier essai était tenté, non pour la détourner de sa route, - idée émise par la classe des utopistes qui ne doutent jamais de rien, et qui avaient osé imaginer qu'un formidable vent électrique pourrait être produit par des batteries disposées sur la face du globe qu'elle devait frapper - mais pour examiner de nouveau le grand problème sous tous ses aspects, et peut-être rassurer les esprits, ramener l'espérance en découvrant quelque vice de forme dans les sentences prononcées, quelque cause oubliée dans les calculs ou les observations: la rencontre ne serait peut-être pas aussi funeste que les pessimistes l'avaient annoncé. Une discussion générale contradictoire devait avoir lieu ce lundi-là à l'Institut, quatre jours avant le moment prévu pour la rencontre, fixée au vendredi 13 juillet. La véritable fin du monde: Alors il ne resta plus sur la Terre que quelques groupes humains chétifs, mourant de faim et de froid, sortes d'Esquimaux sauvages vêtus de peaux de bêtes, cherchant dans les dernières cavernes leur dernier abri, leur suprême tombeau. La race humaine intelligente était bien finie. Des espèces animales dégénérées survécurent encore quelques milliers d'années. Puis, insensiblement, graduellement, toute la vie terrestre s'éteignit. Ces événements se passèrent, comme nous l'avons vu, dix millions d'années après l'époque à laquelle nous vivons. Le Soleil brilla encore pendant vingt millions d'années, Jupiter et Saturne étant alors le siège de générations florissantes. Mais la Terre était bien morte. Elle continua de rouler dans l'espace comme un morne cimetière sur lequel aucun oiseau ne chanta plus. Un silence éternel enveloppa les ruines de l'humanité défunte. Toute l'histoire humaine s'était évanouie comme une vaine fumée.