Publisher's Synopsis
Pour la plupart des hommes, les continents, qui s'étendent à peine sur le quart de la surface planétaire, sont les seules parties de la rondeur du globe dignes d'être connues, et la mer n'est autre chose qu'un sombre chaos sans limite et sans fond. Les savants eux-mêmes sont portés, par une illusion d'optique intellectuelle, à donner aux phénomènes des régions continentales un rôle géographique beaucoup plus grand qu'à ceux des régions océaniques: ainsi nos ancêtres, tout en voyant au-dessus de leurs têtes s'arrondir l'espace infini rempli d'étoiles et de nébuleuses, ne considéraient cette immensité que comme une simple coupole reposant sur le large édifice de la terre. Et pourtant, si l'influence de l'océan dans l'économie générale du globe n'est point relativement étudiée avec le même soin que l'action des rivières qui coulent dans les plaines et des sources qui jaillissent dans les creux des collines, cette influence n'en est pas moins de premier ordre, et c'est d'elle que dépendent tous les phénomènes de la vie planétaire. L'eau est ce qu'il y a de plus grand! s'écriait Pindare dès les origines de la civilisation hellénique, et depuis la science nous a révélé que les continents eux-mêmes se sont élaborés au sein des mers, que sans elles le sol, pareil à une surface métallique, ne pourrait donner naissance à aucun organisme. Ainsi que le racontent poétiquement presque toutes les cosmogonies des peuples primitifs, la terre est fille de l'océan. ...