Publisher's Synopsis
Trenmor descendit de la colline à la voix de son fils puissant. Un nuage, semblable au coursier de l'étranger, soutenait ses membres aériens. Sa robe est du brouillard de Lano, qui porte la mort aux peuples. Son épée est un vert météore à demi éteint. Son visage est ténébreux et sans forme. Trois fois il soupira sur le héros: trois fois les vents de la nuit rugirent alentour ! Nombreuses furent ses paroles à Oscar; mais elles n'arrivaient que par lambeaux à nos oreilles et elles étaient obscures, comme les récits des anciens jours, avant que la lumière des chants se levât sur le passé. Il s'évanouit par degrés, comme un brouillard se fond sur la colline dorée par le soleil. Ce fut alors, ô fille de Toscar, que mon fils commença, pour la première fois, à être triste ! Il prévit la chute de sa race. Par moments il était rêveur et sombre comme le soleil lorsqu'il porte un nuage sur sa face, et que, sortant des ténèbres, il rayonne sur les vertes collines de Cona. Grâce à la traduction (ou à l'invention) et à la publication par James Mcpherson, à partir de 1761, des chants du barde écossais du IIIème siècle Ossian, toute une génération d'artistes, de philosophes, d'écrivains, d'acteurs politiques, rencontra enfin son Homère et renoua avec le goût farouche et incoercible des épopées perdues, de la beauté ténébreuse des mondes refoulés par l'autorité étouffante de la raison raisonneuse, de l'universalisme des principes et de l'intelligible-roi.