Publisher's Synopsis
Quand la séparation sera votée, ... nous savons tous que le budget des cultes se trouvera supprimé, d'une part, ou diminué de plusieurs millions; et, d'autre part, la nomination de nos évêques ne dépendra plus d'un gouvernement que l'intérêt de la religion n'a pas depuis cent ans toujours inspiré dans ses choix; mais, d'ailleurs, il n'y aura rien de fait, et c'est seulement alors que les vraies difficultés surgiront. Nous ne sommes pas embarrassés de savoir comment l'Etat y fera face, ni lui non plus ! et, sans plus de scrupules qu'il n'en a montré jusqu'ici, nous pouvons être sûrs qu'il appliquera le droit de la force. Mais, l'Église, que fera-t-elle ? ou, pour parler peut-être avec plus d'exactitude, les catholiques de France, que feront-ils ? C'est ce qu'il est devenu sans doute urgent d'examiner. Nous ne parlerons donc aujourd'hui ni de la question théorique ou académique de la séparation de l'Église et de l'État, ni du Concordat, et de tant de moyens qu'il y aurait eu, si vraiment on l'eût voulu, de le conserver en l'adaptant aux nouvelles conditions qui se sont imposées depuis 1802 tant à l'Église qu'à l'État moderne. Sur l'un comme sur l'autre point, tout a été dit, depuis deux ans qu'on les discute, à la Chambre, dans les journaux, dans les salons ou dans les cercles, hier encore au Sénat; - et les opinions sont faites. Si nous exprimions aujourd'hui la nôtre, c'est un plaisir bien inutile que nous nous donnerions; elle viendrait un peu tard; nous convenons franchement qu'elle ne serait pas neuve; et elle ne changerait rien aux choses. Mais la vraie question, - la question du jour, si je l'osais dire, - et la question de demain, c'est de savoir, quand la séparation sera votée, ce que fera l'Église ?...