Publisher's Synopsis
Depuis quelques années, la science analyse avec plus de rigueur qu'on ne pouvait le faire autrefois les rapports qui unissent le monde inorganique au monde organisé. Elle a démontré que la substance des êtres vivants ne diffère pas de celle des corps inertes et insensibles: la vie prend ses matériaux dans le monde physique sans en altérer les propriétés fondamentales, et la mort les rend intacts à ce gouffre de la substance matérielle, d'où ils ont été tirés un moment pour revêtir des formes éphémères. La science a fait un pas de plus: elle ne s'est pas contentée de prouver l'identité permanente et essentielle des corps simples répandus dans le règne inorganique et le règne organisé; elle a réussi à recomposer de toutes pièces, sinon l'être vivant, au moins les parties constituantes des organismes; elle ne fait ni une fleur, ni un fruit, ni un muscle, mais elle fabrique les principes chimiques que nous pouvons en extraire. Ira-t-elle jamais plus loin? pourra-t-elle quelque jour disposer des forces mystérieuses qui unissent ces principes pour en faire de véritables organismes et rattacher ces organismes entre eux pour les faire concourir à une action commune et individuelle? Il est permis d'en douter, et il faut même quelque audace pour poser une semblable question...