Publisher's Synopsis
Dans les mois qui suivirent l'opération, des centaines de scènes qui, pour les autres n'avaient jamais existées, ont constitué pour moi des souvenirs bien vivants et bien réels d'évènements que j'avais effectivement vécus . Je prenais plaisir à les raconter, à remémorer les sentiments intimes qui leurs étaient associés et à revoir certains des paysages grandioses que j'avais visités sous narcose. Une étrangeté curieuse se dégageait pour moi de l'évocation de ces scènes, comme si j'avais quelque chose d'important à y comprendre, quelque chose qui me fuyait, quelque chose qui ne pouvait se mettre en mots.Il semble aujourd'hui naturel de penser que c'est cette masse de 100 milliards de neurones et quasiment autant de cellules gliales qui produit nos sensations, nos perceptions et finalement notre réalité. Donc qu'en perturbant la chimie de cette masse, on perturbe naturellement la réalité qu'elle génère. En empêchant les sens d'agir, on réduit les contraintes imposées par l'extérieur à cette construction. Le cerveau produirait alors ces scènes narcosées sur le même modèle qu'il produit les rêves.