Publisher's Synopsis
Excerpt from Po�sies de Goethe
�num�rer dans l'original de semblables qualit�s, c'est d'avance faire le proc�s � notre traduction. En effet, dira-t-ou, qu'esp�rez-vous d'une si hasardeuse tentative? Comment oser s'attaquer � des oeuvres de marqueterie qui n'existent la plupart du temps que par les d�tails ou les nuances, choses fragiles s'il en fut, et qui doivent naturellement s'alt�rer et perdre tout leur charme en passant d'un climat dans un autre? Quelle image froide et d�color�e nous appor tez - vous de ce printemps ail�, sonore, vaporeux, qui scintille et bourdonne et fr�mit au soleil d'allema gne? Quel triste et st�rile re?et de cette vie g�n�reuse et f�conde, si puissante en sa concentration calcul�e? Ces reproches, au fond, n'auraient rien que de juste, et loin de s'en �tonner, l'auteur de cette traduction se les serait adress�s � lui-m�me avant d'entreprendre sa t�che, si toutefois l'on pouvait d�signer ainsi une �tude commenc�e � loisir, laiss�e l�, puis reprise et qui avait pour lui le charme de renouer en que] que sorte des liens d'intimit� avec un ma�tre qu'il aime, et vers lequel il se sent toujours un peu port� � revenir. Traduire des po�sies d�tach�es, traduire les po�sies de Goethe! Mais qui oserait s'aventurer � ten ter les hasards d'une oeuvre de cette nature? Personne, � coup s�r, cher lecteur. Cependant on a son po�te de pr�dilection, on le relit souvent, on en cause avec la femme aim�e; on note au crayon, �� et l�, une pi�ce, puis l'autre; on les transcrit l'�t� au retour de la promenade, l'hiver au coin du feu le soir; et de causerie en causerie, de pi�ce en pi�ce, le volume en tier y passe. C'est toujours un peu l'histoire d u panier de cerises de madame de S�vign�. Autrefois, dans un temps o� les travaux de l'intelligence �taient pris au s�rieux, une traduction des po�sies de Goethe soi gneusement �labor�e, �crite avec go�t, aurait pu compter aux yeux de bien des gens pour un titre lit t�raire; mais aujourd'hui les temps sont chang�s. Il ferait beau voir, en effet, un �crivain s'attarder sur une traduction � une �poque o� les oeuvres originales s'improvisent. Remarquez bien que nous ne disons point cela pour nous; � Dieu ne plaise! D'abord, nous commen�ons par dire que nous ne reconnaissons point �ce travail les grandes qualit�s de style et de m�ditation indispensables � l'oeuvre dont nous par lons; ensuite, il ne nous arrivera jamais d'attendre d'une �tude de cette nature d'autre satisfaction que celle qui vous revient d'un commerce plus r�gu lier, plus libre, avee un g�nie affectionn�. Certes, nous n'avons pas la pr�tention de croire que nous avons pleinement r�ussi dans notre oeuvre, et nous doutons fort que les Lieds de Goethe eussent jamais inspir� Beethoven les belles paroles que nous ve nons de citer, si le chantre de la symphonie en ut mineur n'e�t connu les Lieds de Goethe que par notre traduction. Cependant � d�faut du rhythme, de la partie musicale et de pure facture, nous avons essay� de donner le sentiment. Et d'ailleurs si les Lieds pr� sentaient des difficult�s presque insurmontables, peut - �tre aurons - nous mieux r�ussi dans les Ballades et les Ele'gies romaines, qui, d'un tissu non moins serr�, offraient pourtant une plus ample �toffe a la traduction.
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