Publisher's Synopsis
Le mystère des Ménines, le chef-d'oeuvre de Velázquez, enfin dévoilé au grand public. Théophile Gautier, découvrant Les Ménines et se sentant pris dans la toile, s'écria: "Mais où est donc le tableau?"Que voulait, en réalité, représenter le peintre? Portrait de Rois? Autoportrait? Géométrie perspective (Ramiro de Moya, Denis Favennec)? Ou, au contraire, "représentation sans perspective" (Jean-Louis Déotte) d'une allégorie en tant que "représentation... comme pure représentation"? (Michel Foucault, Daniel Arasse)?"Peindre un portrait est une manière de réaliser le lien à l'autre, au grand Autre et au petit autre. Ce face-à-face rappelle la structure du stade du miroir. Mais il y a également l'idéal du moi, qui échappe à la personne peinte tout en se déposant sur la toile. Il y a dans l'oeuvre de Vélasquez autant de portraits d'hommes simples que de seigneurs, roi et reine, pour arriver à la réalisation, au summum de sa carrière, à ce si fameux tableau Les Ménines qui est en fait un autoportrait où Vélasquez semble avoir réussi à donner à voir le grand Autre et l'autre qui ne sont que lui. Ou plutôt, ce corps imaginaire dont il réussit, grâce au dispositif qu'on connaît, à trouver l'espace du possible et non de l'impossible c'est-à-dire du réel dont nous parle Lacan. L'idéal du moi représenté par le roi et la reine ne sont plus qu'un reflet lointain. Ici, l'idée même du portrait tournoie: portrait de qui? De l'infante? Du roi et de la reine? Notre portrait? Un autoportrait? Vélasquez nous donne à voir ici toute la complexité du portrait." (Sabine Stellittano, Alchimie picturale des vies ordinaires, du récit de vie à l'hystérie du tableau, Art et histoire de l'art. Université Panthéon-Sorbonne - Paris I, 2018, p. 234)